Des attaques menées par les paramilitaires soudanais ont fait au moins 50 morts la semaine dernière à Khartoum, la capitale, dont 10 volontaires humanitaires, ont rapporté des secouristes mercredi. Les violences s’intensifient à mesure que les combats pour le contrôle de la ville entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR) se multiplient.
La Cellule d’intervention d’urgence de Khartoum, un réseau de bénévoles coordonnant l’aide humanitaire, a dénoncé « une situation tragique » dans la ville, avec des violations généralisées des droits humains par les FSR et leurs milices alliées. « Les citoyens de plusieurs quartiers sont pris pour cible », a indiqué le groupe dans un communiqué.
En plus des morts, le groupe a révélé que 70 personnes, dont 12 volontaires, ont été enlevées la semaine dernière, soulignant une recrudescence des déplacements forcés dans les quartiers du centre, du sud et de l’est de la capitale. Des cas de violences sexuelles ont également été rapportés, bien que les chiffres précis restent difficiles à établir en raison de la peur et de la stigmatisation sociale.
Le conflit entre les FSR, dirigées par le général Mohamed Hamdan Daglo, et l’armée soudanaise sous le commandement du général Abdel Fattah al-Burhan, l’actuel président du Conseil souverain soudanais, s’est intensifié ces derniers mois. L’armée tente de reprendre la capitale perdue au début du conflit.
Dans une vidéo publiée samedi sur Telegram, le chef des FSR, Daglo, a promis que ses troupes « n’abandonneraient pas le Palais républicain », signe d’une résistance acharnée.
Le conflit soudanais a provoqué des dizaines de milliers de morts et déplacé plus de 12 millions de personnes, entraînant l’une des plus graves crises humanitaires mondiales, marquée par la faim et des déplacements massifs de populations.