Des experts indépendants de l’ONU alertent sur des violences sexuelles généralisées et systématiques au Soudan, visant principalement les femmes et les filles. Ils pointent particulièrement les Forces de soutien rapide (FSR), en conflit avec l’armée soudanaise depuis avril 2023.
Ce conflit, qui a causé des dizaines de milliers de morts et déplacé plus de 13 millions de personnes, s’accompagne d’exactions graves : viols collectifs, esclavage sexuel, mariages forcés, traite humaine et assassinats ciblés. Ces actes ont lieu y compris dans les camps de déplacés.
Dans un communiqué, neuf experts mandatés par le Conseil des droits de l’homme dénoncent une « campagne brutale contre les plus vulnérables » et l’utilisation persistante du viol comme arme de guerre. Au moins 330 cas de violences sexuelles ont été documentés en 2024, un chiffre probablement bien en dessous de la réalité, certaines victimes s’étant suicidées.
Les expertes et experts soulignent aussi l’effondrement des services de santé mentale et l’impunité dont bénéficient les auteurs, notamment dans les zones sous contrôle des FSR. Ils rapportent une hausse des disparitions forcées, beaucoup de femmes étant enlevées dans des camps, marchés ou abris, pour être réduites en esclavage sexuel.
Ces témoignages mettent en évidence une crise humanitaire grave et une détérioration dramatique des mécanismes de protection. « La banalisation de ces violences est alarmante », affirment-ils, appelant la communauté internationale à agir sans délai.