De violents combats ont éclaté mardi soir et se sont poursuivis jusqu’à mercredi après-midi dans plusieurs quartiers de Tripoli, opposant la Force Radaa et la Brigade 444.
Selon un responsable du ministère de l’Intérieur, les affrontements ont été marqués par l’utilisation d’armes lourdes, notamment des mitrailleuses et lance-roquettes. Bien qu’aucun bilan officiel n’ait été publié, le Croissant rouge libyen a signalé avoir récupéré au moins un corps dans un véhicule détruit, et des images en ligne montrent des véhicules calcinés et des dégâts importants dans des habitations et commerces du centre-ville.
Ces violences font suite à une semaine déjà marquée par la mort d’au moins six personnes dans des combats impliquant la Brigade 444 et le groupe SSA (Autorité de soutien à la stabilité), dont le chef Abdelghani « Gheniwa » el-Kikli a été tué lundi soir. Le Premier ministre Abdelhamid Dbeibah avait, dans la foulée, annoncé la dissolution de Radaa et du SSA, ce qui aurait déclenché les nouvelles hostilités, selon plusieurs analystes.
La Force Radaa, qui contrôle l’est de Tripoli et les abords de l’aéroport, n’est pas sous l’autorité directe du gouvernement. Elle est connue pour son rôle dans la lutte contre le trafic et les extrémistes. De son côté, la Brigade 444, rattachée au ministère de la Défense, soutient le gouvernement de Dbeibah.
Des manifestations ont éclaté mercredi soir dans le quartier de Souq el-Joumaa, fief de Radaa, où plusieurs personnes ont dénoncé « une agression injuste » de la part du gouvernement.
La Turquie, principal allié de Tripoli, a appelé à un cessez-le-feu immédiat, tout comme les ambassades d’Allemagne, de France, des États-Unis, du Royaume-Uni et d’Italie. Le ministère libyen de la Défense a annoncé un cessez-le-feu « pour protéger les civils », tandis que l’Union européenne a salué cette initiative.
La Libye reste divisée entre deux gouvernements rivaux : l’un à Tripoli, dirigé par Dbeibah et reconnu par l’ONU, et l’autre à l’Est, sous le contrôle du maréchal Khalifa Haftar.