Soudan : L’armée se retire d’une zone stratégique avec la Libye et L’Egypte

L’armée soudanaise a annoncé mercredi son retrait du triangle frontalier situé entre le Soudan, la Libye et l’Egypte, une zone stratégique du nord-ouest du pays. Dans un communiqué séparé, les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires) du général Mohamed Hamdan Dagalo, plus connu sous le nom de « Hemedti », ont affirmé avoir pris le contrôle de cette région.

Mardi, les troupes du général Abdel Fattah al-Burhane avaient accusé les FSR, alliées selon elles aux forces du maréchal libyen Khalifa Haftar, d’avoir mené une attaque coordonnée dans cette zone isolée. Il s’agit de la première accusation directe d’une implication des forces de Haftar depuis le début du conflit entre l’armée soudanaise et les FSR en avril 2023.

L’armée a dénoncé une « agression flagrante » contre la souveraineté nationale et soupçonne une implication étrangère plus large. Selon une source au sein des FSR, les paramilitaires ont pris lundi le contrôle de Jebel Uweinat, une zone montagneuse située au carrefour des trois pays.

Le gouvernement soudanais, fidèle à l’armée, a aussi accusé les Émirats arabes unis, alliés présumés de Haftar, de soutenir cette opération, qualifiant leur implication de « violation flagrante du droit international » et de « dangereuse escalade ». 

Les Emirats nient ces accusations, mais les relations entre Khartoum et Abou Dhabi se sont fortement dégradées, notamment après des frappes de drones sur Port-Soudan en mai, attribuées aux FSR.

Depuis plus d’un an, les combats entre l’armée et les FSR ont plongé le Soudan dans une guerre meurtrière. Les médiations internationales restent sans effet, tandis que les violences, notamment au Darfour, continuent de s’aggraver.