Guinée : Après la disparition de deux opposants, 25 ONG réclament la vérité

Un an, jour pour jour, après la disparition de deux figures de l’opposition en Guinée, 25 organisations de défense des droits humains interpellent les autorités pour obtenir des réponses. 

Dans un communiqué commun publié mardi, elles exigent que le gouvernement « révèle sans attendre » ce qu’il est advenu de Foniké Menguè (Oumar Sylla) et Mamadou Billo Bah, deux responsables du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), arrêtés le 9 juillet 2024 à Conakry.

Détenus par des membres des forces de sécurité, selon des témoins et le FNDC, les deux hommes sont portés disparus depuis leur interpellation. Les autorités, quant à elles, nient toute implication dans leur arrestation et affirment ne pas les détenir. Un an plus tard, leur sort demeure un mystère.

« Nous appelons les autorités à sortir de ce silence insupportable », écrivent Amnesty International et les autres ONG signataires. « Rien ne montre qu’une enquête sérieuse ait été menée pour retrouver les disparus », dénoncent-elles, tout en exigeant que les responsables de ces disparitions soient identifiés et traduits en justice.

Le communiqué évoque également un climat de répression grandissante sous la junte dirigée par le général Mamadi Doumbouya, au pouvoir depuis le coup d’Etat de septembre 2021. Les ONG alertent sur une multiplication des enlèvements ciblant des opposants, journalistes ou membres de la société civile, souvent accompagnés d’actes de torture.

Parmi les cas cités : le journaliste Habib Marouane Camara, critique envers la junte, a disparu en décembre 2024 après avoir été enlevé à Conakry par des hommes en uniforme. Aucune nouvelle de lui depuis. Autre cas : Abdoul Sacko, coordinateur du Forum des forces sociales de Guinée, enlevé le 19 février 2025 et retrouvé le jour même, grièvement blessé.

Plusieurs avocats et personnalités politiques affirment aussi avoir été menacés d’enlèvement, selon les témoignages recueillis par les ONG.