RDC : Les combats se poursuivent dans l’Est malgré les accords de paix

Dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), de violents affrontements opposent l’armée congolaise et des milices locales au groupe armé M23, en dépit de récents engagements en faveur d’un cessez-le-feu.

Soutenu par le Rwanda, le M23 contrôle depuis plusieurs mois de vastes zones riches en ressources naturelles. Le mouvement s’est emparé de Goma en janvier, puis de Bukavu en février. Le 19 juillet, à Doha, Kinshasa et le M23 ont signé une déclaration de principes réaffirmant leur volonté d’un cessez-le-feu permanent, dans le prolongement d’un accord de paix conclu fin juin à Washington entre la RDC et le Rwanda. Ces engagements n’ont toutefois pas mis fin aux violences.

Depuis vendredi, les combats se sont intensifiés près de Mulamba, dans le Sud-Kivu, où la ligne de front restait stable depuis mars. Le M23 a repoussé les Forces armées congolaises (FARDC) et des miliciens affiliés à Kinshasa, lors d’affrontements à l’arme lourde et légère. Dimanche, les deux camps ont dépêché des renforts vers la zone. Dans un communiqué, le porte-parole du M23, Lawrence Kanyuka, a accusé Kinshasa de mener des « manœuvres offensives » visant à provoquer « un conflit à grande échelle ».

Ces affrontements interviennent alors que le Rwanda rejette les accusations de l’ONU sur son implication dans des massacres récents. Le Haut-Commissaire aux droits de l’Homme, Volker Türk, affirme que l’armée rwandaise a soutenu le M23 dans des attaques ayant causé au moins 319 morts entre le 9 et le 21 juillet dans quatre villages du Nord-Kivu. Il s’agit, selon ses services, de l’un des bilans les plus lourds depuis la résurgence du M23 fin 2021.

Parmi les victimes figurent au moins 48 femmes et 19 enfants. La majorité étaient des agriculteurs installés dans leurs champs pour la saison des plantations. Volker Türk s’est dit « consterné » par ces violences contre des civils, déplorant la poursuite des combats malgré le cessez-le-feu signé à Doha.

L’Est de la RDC reste en proie à une insécurité chronique, alimentée par la présence de groupes armés locaux et étrangers, sur fond de tensions régionales persistantes entre Kinshasa et Kigali.