En visite officielle jeudi en Guinée-Bissau, le président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le chef d’Etat de la Sierra Leone, Julius Maada Bio, a plaidé pour le retour au sein de l’organisation des trois pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) : le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Ces trois pays ont quitté la CEDEAO pour créer leur propre bloc.
« Nous avons nos frères que nous voulons convaincre de revenir dans la famille », a déclaré M. Bio, à l’issue d’une rencontre avec le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embaló.
Depuis son accession à la présidence tournante de la CEDEAO en juin, il affirme avoir engagé un dialogue direct avec les trois capitales de l’AES et s’être rendu au Burkina Faso la semaine dernière.
« Je veux utiliser cette relation que j’ai maintenue avec eux pour comprendre leurs principaux griefs et trouver des solutions pour préserver l’unité de cette famille », a-t-il ajouté.
En début de semaine, lors d’une visite en Côte d’Ivoire, il avait déjà exprimé sa volonté de “maintenir des liens étroits” avec les pays du Sahel et de “favoriser la collaboration”.
Le départ du Mali, du Burkina Faso et du Niger a porté un coup dur à la CEDEAO, déjà confrontée à une recrudescence des violences jihadistes, notamment dans le Sahel et autour du lac Tchad.
Les trois pays reprochent à l’organisation de ne pas les avoir suffisamment soutenus dans la lutte antiterroriste et de rester trop alignée sur la France, avec laquelle ils entretiennent des relations tendues.
En mai dernier, la CEDEAO et l’AES avaient annoncé un accord de principe pour coopérer “dans la lutte contre le terrorisme” et “préserver les acquis de l’intégration régionale”, malgré leur séparation officielle.
