A Nioro du Sahel, une avancée majeure pour les droits des femmes a été enregistrée ce jeudi dans les communes de Yéréré et de Gutéma. Six communautés villageoises ont officiellement déclaré l’abandon des mutilations génitales féminines (MGF) et des mariages précoces, à l’issue d’une cérémonie marquée par des engagements forts et des gestes symboliques.
Cette déclaration publique intervient après quatre années de sensibilisation menées par l’Association pour le progrès et la défense des droits des femmes (APDF), en partenariat avec l’UNICEF. Grâce à ce travail de fond, les villages concernés s’engagent désormais à non seulement renoncer à ces pratiques, mais aussi à devenir des relais pour convaincre d’autres communautés d’emboîter le pas.
Lors de la cérémonie, la présidente de l’APDF, Mme Diawara Bintou Coulibaly, a salué l’implication des partenaires et réaffirmé la nécessité de maintenir le soutien de l’UNICEF pour faire avancer les plans d’action nationaux contre les violences basées sur le genre, notamment l’excision et les mariages d’enfants.
De son côté, Dr Hamadoun Bah, chef de zone de l’UNICEF à Kayes, a mis en lumière le travail de terrain mené par l’APDF en collaboration avec les secteurs clés : santé, éducation, justice, développement social, sécurité, collectivités territoriales et services de protection de la femme et de l’enfant.
Malgré ces engagements, le chemin reste long. Dans plusieurs régions du Mali, y compris dans le cercle de Nioro, les mutilations génitales et les unions précoces demeurent fortement enracinées dans les traditions locales. Ces pratiques continuent de porter atteinte aux droits fondamentaux des filles et des femmes.
La journée s’est conclue sur une note à la fois artistique et solidaire. Un sketch poignant a mis en scène les conséquences des violences faites aux femmes, éveillant la conscience collective des participants. En guise de soutien économique, des kits de saponification ont été remis aux groupements féminins des villages impliqués.
Cette initiative marque une étape importante dans la lutte contre les violences basées sur le genre, mais surtout, elle donne espoir que d’autres communautés du Mali suivent bientôt le même chemin.
