France : Nicolas Sarkozy emprisonné dans l’affaire du financement libyen de 2007

Nicolas Sarkozy, ancien président de 2007 à 2012, a été placé mardi en détention à la prison parisienne de la Santé, moins d’un mois après sa condamnation à cinq ans de prison, dont deux avec sursis, pour association de malfaiteurs dans l’affaire du supposé financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.

Selon le jugement rendu le 25 septembre, l’ancien président a été reconnu coupable d’avoir laissé deux de ses plus proches collaborateurs, Claude Guéant et Brice Hortefeux, entamer des négociations à Tripoli avec le régime de Mouammar Kadhafi, alors qu’il était encore ministre de l’Intérieur. 

Ces discussions, menées en 2005 avec Abdallah Senoussi, beau-frère de Kadhafi et condamné à perpétuité en France pour l’attentat du DC-10 d’UTA en 1989, visaient un financement occulte de la future campagne présidentielle. Aucun transfert d’argent n’a été prouvé, mais la justice a estimé que l’initiative, à elle seule, suffisait à caractériser l’infraction.

La sévérité de la peine et surtout l’incarcération immédiate ont créé un choc dans le paysage politique français. Le tribunal correctionnel de Paris a justifié sa décision par la « gravité exceptionnelle » des faits reprochés, jugeant qu’ils portaient « atteinte à la confiance des citoyens dans la démocratie ».

Dans un message publié mardi matin sur le réseau social X, Nicolas Sarkozy s’est à nouveau dit innocent et a comparé son sort à celui du capitaine Dreyfus, victime d’une erreur judiciaire majeure à la fin du XIXe siècle.

Ses avocats ont immédiatement déposé une demande de mise en liberté, qualifiant son incarcération de « honte » et dénonçant un « acharnement judiciaire ».

Sarkozy est placé à l’isolement. Il dispose d’une promenade quotidienne, seul, dans une cour exiguë, et peut, selon un planning strict, accéder à une petite salle de sport ou à la bibliothèque du quartier pénitentiaire.