Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaïda, a publié de nouvelles règles strictes concernant les déplacements au Mali, imposant notamment le port du voile pour les femmes et la séparation des sexes dans les transports publics et privés. L’annonce a été faite dans une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux.
Dans cet enregistrement, l’un des porte-parole du groupe, Bina Diarra, déclare : « Les hommes et les femmes ne doivent pas se mélanger, que ce soit dans les transports collectifs interurbains ou dans les véhicules personnels. Les femmes doivent être couvertes ».
Ces directives semblent déjà appliquées dans certains lieux. Lundi matin, un correspondant de l’AFP a constaté que, dans plusieurs gares routières de Bamako, les passagers étaient séparés : les hommes à l’avant, une rangée laissée vide, et les femmes à l’arrière. Toutes les passagères rencontrées portaient un voile. Des vendeuses de hijabs ont d’ailleurs fait leur apparition sur place.
« On ne leur impose rien, mais elles savent que sur la route, si on tombe sur les jihadistes, mieux vaut être voilée », a confié sous anonymat un chauffeur de bus.
Le Mali, plongé depuis plus d’une décennie dans une grave crise sécuritaire, fait face à la pression croissante de groupes jihadistes comme le JNIM ou l’Etat islamique au Sahel. Cette montée en puissance s’accompagne d’une volonté d’imposer une stricte interprétation de la charia dans les zones sous leur influence.
En plus de ces restrictions sociales, le JNIM mène actuellement une campagne de blocus visant l’approvisionnement en carburant. Depuis septembre, des attaques ciblent les camions-citernes transportant du carburant depuis le Sénégal et la Côte d’Ivoire.
A cette instabilité sécuritaire s’ajoutent des tensions régionales, notamment dans le nord du pays, où des accusations de déstabilisation sont également dirigées contre le régime militaire algérien, en lien avec la situation dans la région de l’Azawad.
