Des représentants des Etats-Unis, de l’Arabie saoudite, des Emirats arabes unis et de l’Egypte se réuniront ce vendredi à Washington avec les parties en conflit au Soudan pour tenter de négocier une trêve humanitaire. L’objectif de cette rencontre, qui se tiendra sous la forme de discussions séparées avec chaque camp, est de faire pression sur les belligérants pour qu’ils acceptent un cessez-le-feu d’une durée de trois mois à l’échelle nationale.
Cette initiative vise à « exercer une pression unifiée » pour que les combattants mettent fin aux hostilités et permettent ainsi la distribution d’aide humanitaire aux civils, selon l’AFP. Cette réunion fait suite à une déclaration commune publiée en septembre par les quatre pays, appelant à une trêve humanitaire suivie d’un cessez-le-feu permanent et d’une transition vers un gouvernement civil en neuf mois.
Depuis avril 2023, le Soudan est plongé dans une guerre civile dévastatrice entre l’armée et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Le conflit a fait des dizaines de milliers de victimes et provoqué le déplacement de millions de personnes. L’ONU qualifie la situation de « l’une des pires crises humanitaires au monde ». Malgré les appels internationaux à un cessez-le-feu, les deux camps restent insensibles aux demandes de paix et continuent de se livrer à des violences, avec des accusations d’exactions sur les civils des deux côtés.
Jeudi, des drones ont de nouveau visé Khartoum et son aéroport, tenus par l’armée, pour la troisième journée consécutive, exacerbant ainsi les tensions. Dans ce contexte, les agences humanitaires de l’ONU ont insisté sur la nécessité d’une « action urgente et globale » pour mettre un terme au conflit, soulignant en particulier l’aggravation de la situation dans les régions du Kordofan et du Darfour, à l’ouest du pays.
Le Darfour, où les FSR assiègent la ville d’El-Facher depuis 18 mois, est au cœur de l’horreur humanitaire. La ville, dernier bastion échappant au contrôle des paramilitaires dans la région, abrite environ 260 000 civils, dont la moitié sont des enfants, privés de nourriture, d’eau et de soins. La prise d’El-Facher par les FSR permettrait à ces derniers de dominer l’ensemble du Darfour et une grande partie du sud du Soudan, tandis que l’armée continuerait de contrôler le centre, l’est et le nord du pays.
