L’ambassade des Etats-Unis au Mali a demandé, mardi, à ses ressortissants de quitter immédiatement le pays, en raison d’une situation sécuritaire de plus en plus préoccupante. Cette exhortation fait suite à un blocus jihadiste sur les approvisionnements en carburant, qui empire la crise en cours depuis plusieurs semaines.
Dans un communiqué, l’ambassade a insisté sur la nécessité pour les citoyens américains de partir par vol commercial, soulignant que le carburant devenait de plus en plus rare et que les écoles et universités étaient fermées à travers le pays. Elle a également mentionné que le conflit entre le gouvernement malien et les groupes terroristes aux alentours de la capitale, Bamako, rendait la situation particulièrement instable. L’aéroport international de Bamako, bien que toujours opérationnel, reste une porte de sortie pour ceux qui souhaitent fuir.
Le blocus, qui touche particulièrement la capitale, est l’œuvre du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), un groupe affilié à Al-Qaïda. Ce dernier cible les camions-citernes de carburant, principalement ceux qui arrivent du Sénégal et de la Côte d’Ivoire. Selon le JNIM, cette offensive est une réponse à l’interdiction des autorités maliennes sur la vente de carburant en dehors des stations-service dans les zones rurales. Cette interdiction visait à priver les groupes jihadistes de leurs approvisionnements, mais elle a exacerbé les tensions.
En dépit des efforts de l’armée malienne, plusieurs attaques jihadistes ont entraîné la destruction de camions-citernes, le décès de chauffeurs et de militaires, et des enlèvements dans des embuscades. La situation économique du pays, déjà fragile en raison de l’instabilité sécuritaire persistante depuis 2012, s’aggrave. Le pays, enclavé et dévasté par des groupes liés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique, fait face à une crise à la fois économique et sécuritaire.
Pour ajouter à cette pression, le JNIM impose de nouvelles règles dans les zones sous son contrôle, notamment le port du voile obligatoire pour les femmes et la séparation des sexes dans les transports publics. La situation au Mali reste donc extrêmement tendue, avec une junte au pouvoir depuis deux coups d’État successifs en 2020 et 2021, qui peine à reprendre le contrôle de la situation sur le terrain.
