Le Conseil des ministres du gouvernement de transition au Mali a validé hier mercredi la nomination du capitaine Amadou Sanogo au grade de général de corps d’armée. Cette nomination suscite des interrogations alors que des soupçons d’abus pèsent sur le concerné.
Cette nomination a été vivement critiquée par les défenseurs des droits de l’homme. Plusieurs ONG, dont HumanRights Watch, et même la Cour Pénale Internationale, sont en effet en train d’enquêter sur des violations des droits de l’Homme qu’aurait commises la junte militaire dirigée par le capitaine Sanogo telles que des détentions arbitraires, des actes de torture et des disparitions. Mais l’élément le plus surprenant dans cette nomination reste son timing. Il est proclamé quelques jours après qu’Ibrahim Boubacar Keïta ait été élu président de la République, bien qu’il n’ait pas encore pris ses fonctions. Beaucoup y voient une connivence entre les deux hommes. Si il a ouvertement condamné le coup d’état, IBK a toujours entretenu d’assez bons rapports avec la junte du capitaine Sanogo et n’a jamais été inquiété par celle-ci contrairement à bon nombre de politiciens maliens. Une collaboration du désormais général Sanogo au futur du Mali n’a rien d’invraisemblable. L’homme reste très populaire et, n’en déplaise à la communauté internationale, est reconnu par une bonne partie de la population comme celui qui a mis un terme à la gestion désastreuse du pays par l’ancien président Amadou Toumani Touré. Il a d’ailleurs toujours conservé une forte influence sur le gouvernement de transition.
Le général Sanogo a également été nommé il y a un peu plus d’un an à la tête d’une structure chargée de réformer l’armée malienne qui avait été mise en déroute dans le nord du pays par les islamistes. Le cas Sanogo pourrait bien représenter un obstacle dans les relations entre le futur gouvernement malien et la communauté internationale.