En début de semaine, le quotidien Al-Khabar rapportait la décision de l’administration pénitentiaire algérienne de « relever le niveau de sécurité des gardiens affectés à la surveillance des prisonniers inculpés pour des charges terroristes dans les prisons de l’Est, du centre et du Sud du pays ». Cette décision est censée répondre à la nouvelle direction que les mouvements terroristes dans la région donnent à leurs actions.
Face à la mort de leurs leaders, l’emprisonnement de leurs commandants et le manque d’organisation qui en découle, les organisations terroristes telles qu’Al-Qaïda et ses affiliés recourent à des attaques de prison pour faire évader les leurs. Ces attaques sont censées à la fois leur permettre de regonfler leurs effectifs et de prouver leurs capacités d’action. Les autorités algériennes ont obtenu la confirmation d’informations sécuritaires concernant des plans d’évasion de prisonniers de certaines prisons, dont celle d’Ouargla et une autre située dans l’Est de l’Algérie. Ces menaces sont prises très au sérieux tant les attaques de ce genre se sont multipliées ces derniers mois et ont poussé Interpol à lancer une alerte internationale. Le mois dernier, plus de mille détenus ont été libérés après l’attaque par des hommes armés d’une prison dans les faubourgs de Benghazi. En juin, au Niger, des prisons ont été visées par des attaques qui ont coûté la vie à plusieurs gardiens et civils.
Cette tendance est visible même au-delà du Sahel. Des centaines de terroristes se sont évadés après des attaques revendiquées par Al-Qaïda contre les prisons d’Abou Ghraïb et de Taji à Baghdad. Dans les pays du Sahel, la situation est encore plus préoccupante par le fait que les prisons des pays de la région retiennent bon nombre de djihadistes et de cadres des grandes organisations terroristes de la région comme le MUJAO ou AQMI et que leur sécurité n’est pas toujours à la hauteur.