Le Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC), un groupe armé actif dans le nord du pays, a signé mercredi à N’Djamena un accord de paix avec les autorités centrafricaines, ont indiqué jeudi des responsables gouvernementaux. Il s’agit du troisième mouvement rebelle à s’engager cette année dans un processus de cessation des hostilités.
« Nous avons convenu d’une cessation immédiate des hostilités », a déclaré à l’AFP le général Henri Wanzet Linguissara, ministre chargé des Renseignements à la présidence, qui représentait Bangui lors de la signature. La médiation était assurée par les autorités tchadiennes.
Le MPC, dirigé par Mahamat Al Khatim, s’engage notamment à renoncer définitivement aux armes et à réintégrer l’accord de paix de 2019, signé alors par 14 groupes armés, précise le général Wanzet. En avril, deux autres mouvements majeurs, les 3R et l’UPC, avaient déjà annoncé leur dissolution et rejoint le processus.
Le MPC avait rompu l’accord de 2019 lors de la présidentielle de 2020 et participé à la création de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), aux côtés de cinq groupes rebelles, dans une tentative avortée de renverser le président Faustin Archange Touadéra. L’avancée de la CPC avait été stoppée par l’armée centrafricaine, appuyée par les paramilitaires russes de Wagner et les forces rwandaises.
Composé en majorité de combattants d’origine tchadienne et peule, le MPC était actif dans le nord du pays, près de la frontière avec le Tchad. Il avait quitté la CPC en 2023 pour engager des discussions avec Bangui, restées jusque-là sans aboutissement.
Dans le cadre de l’accord, les éléments du MPC devront remettre leurs armes et matériels militaires et intégrer le programme national de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR). Le processus concernant les ex-combattants des 3R et de l’UPC a débuté en juillet ; plus de 800 d’entre eux ont été désarmés à ce jour, selon la Minusca.
La République centrafricaine doit organiser un quadruple scrutin présidentiel, législatif, régional et municipal le 28 décembre. Le président Touadéra brigue un troisième mandat, conformément à la Constitution adoptée par référendum en 2023.
