Afrique : Un an après sa création, l’AES affirme une diplomatie commune et souveraine au Sahel

Malgré un contexte marqué par l’insécurité persistante et des transitions politiques délicates, la Confédération des Etats du Sahel (AES), qui réunit le Burkina Faso, le Mali et le Niger, s’affirme progressivement sur la scène régionale et internationale. En l’espace d’un an, cette jeune entité a posé les jalons d’une diplomatie concertée, fondée sur la défense de la souveraineté et l’affirmation d’une position commune.

Dès l’adoption de son Traité fondateur, l’AES a fait le choix de la coordination étroite. En amont de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations unies, prévue à New York du 22 au 29 septembre 2025, une réunion préparatoire à Bamako a permis d’harmoniser les positions et de préparer une intervention unique au nom de la Confédération. « Nous parlons désormais d’une seule voix », soulignent les responsables, mettant en avant le poids stratégique de cette unité diplomatique.

Au-delà des grandes tribunes internationales, cette dynamique s’est traduite par la mise en place de cadres de concertation permanents dans les capitales des pays membres. Chefs de mission et ministres des Affaires étrangères coordonnent désormais leurs actions, notamment pour soutenir mutuellement les candidatures et initiatives diplomatiques.

Le retrait de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a constitué un défi majeur. Des consultations tenues à Niamey, Ouagadougou et Bamako ont abouti à une approche commune, avec l’adoption de mémorandums d’entente et la mise en place d’un mécanisme tripartite de négociation visant à préserver les intérêts des populations tout en consolidant l’autonomie régionale.

Parallèlement, l’AES a engagé un dialogue avec l’Union africaine afin d’obtenir la levée des sanctions visant ses membres et a renforcé ses partenariats avec des acteurs tels que la Chine, la Russie et le Maroc. Au sein de l’Organisation de la coopération islamique, les trois pays ont obtenu une résolution favorable à la stabilité du Sahel, signe d’une reconnaissance croissante.

La Confédération s’est également illustrée dans plusieurs forums internationaux, où elle a défendu l’autonomie stratégique, la lutte contre le terrorisme et des partenariats fondés sur le respect mutuel. En interne, des actions de sensibilisation auprès des populations et de la diaspora visent à faire de la diplomatie un véritable projet collectif.

Pour l’année à venir, l’AES entend consolider son cadre juridique, poursuivre le dialogue avec la CEDEAO et renforcer la coordination sur les grandes questions géopolitiques, tout en plaçant les diasporas et les politiques migratoires au cœur de ses priorités.