Malgré l’insécurité et la situation tendue dans le Nord du pays, les autorités du Mali gardent l’espoir que les élections législatives prochaines s’y tiendront dans tout le pays.
C’est l’assurance que le ministre malien de la Réconciliation et du Développement du Nord a voulu transmettre à des médias français dans une interview diffusée dimanche. Selon lui, « ni le gouvernement malien, ni les mouvements rebelles touaregs du Nord n’ont intérêt à briser l’accord conclu en juin dernier à Ouagadougou ».
Cet accord, qui a permis la tenue de l’élection présidentielle de juillet-août, est l’élément qui confère une certaine crédibilité à ces mouvements devant la communauté et la légalité internationales. Le gouvernement malien se dit prêt pour le dialogue avec les rebelles touaregs, le délai de 60 jours après l’investiture du nouveau président pour l’ouverture des pourparlers ayant expiré vendredi dernier. Bamako estime que les seuls qui pourraient avoir intérêt à empêcher les législatives, ce sont les djihadistes et plus particulièrement ceux d’AQMI, qui ne disposent plus de ressources nécessaires à une telle entreprise.
Alors que le premier tour des législatives est prévu pour le 24 novembre et le second pour le 15 décembre, l’optimisme du ministre malien de la Réconciliation et du Développement du Nord est contraire à la réalité sur le terrain où la tension semble monter de plus en plus.
Vendredi dernier, un incident s’est produit près de la frontière avec le Niger. Des sources militaires ont annoncé un accrochage avec des rebelles touaregs, les premiers à ouvrir le feu. L’incident aurait fait trois morts dans les rangs des combattants du MNLA. Celui-ci a une toute autre version des faits selon laquelle l’armée malienne aurait procédé à l’arrestation, à la séquestration puis à l’exécution de plusieurs civils.
La promesse de ripostes par le MNLA présage une détérioration de la situation.