La médiation éthiopienne dans le conflit au Sud-Soudan a proposé jeudi d’organiser une nouvelle rencontre entre les forces du camp du président Salva Kiir et les insurgés menés par l’ancien vice-président Riek Machar.
Prévus pour le mercredi 4 juin dernier, les pourparlers entre les deux camps ont été reportés. Deux jours plus tôt pourtant, le président Kiir à la tête de l’armée loyaliste avait appelé dans un discours prononcé lors de la réouverture du Parlement à la réconciliation de tous les sud-soudanais, comme l’avait fait quelques jours avant lui l’ancien vice-président Machar en visite au Kenya. Les prochaines rencontres devraient prendre la forme d’un symposium réunissant le gouvernement sud-soudanais, les rebelles, des organisations religieuses et des représentants de la société civile.
Selon les experts, le nœud du problème réside dans le fait qu’aucun des deux chefs ne contrôle totalement ses forces qui sont aussi hétérogènes les unes que les autres. Le consultant et spécialiste de l’Afrique de l’Est Gérard Prunier, estime qu’aucune solution négociée n’est possible tant que les problèmes de fonds du conflit ne seront pas abordés, à savoir l’absence de structures étatiques, la faillite économique causée par la corruption et l’accaparement de la manne pétrolière par le voisin du nord.
La médiation dans ce conflit a été placée sous l’égide de l’IGAD (Autorité intergouvernementale pour le développement), une organisation régionale est-africaine. Depuis le début du conflit, elle parvenue à faire signer aux deux camps des cessez-le-feu à trois reprises sans que l’une ou l’autre des deux parties l’ait respecté.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont déjà trouvé la mort dans ce conflit et 1.3 million .D’autres ont dû fuir leur domicile pendant que la sécurité alimentaire ne cesse de se dégrader.