En fin de semaine dernière, le Conseil de sécurité des Nations unies s’est penché sur la situation au Sahel à l’occasion de la présentation d’un rapport par Mme Hiroute Guebre Sellassie, nouvelle Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahel.
Le constat global qui ressort de ce rapport est la dégradation de la situation politique et sécuritaire dans la région, entre l’anarchie qui prévaut en Libye et qui déborde bien au-delà des frontières du pays, les défis sécuritaires et politiques durables au Mali, l’effondrement des institutions de l’Etat en Centrafrique et la multiplication des attaques terroristes, en particulier celles menées par les membres de la secte islamiste Boko Haram dans le centre et le nord du Nigéria et qui commencent à s’étendre au Cameroun, au Niger et au Tchad.
La situation humanitaire dans la région devient également particulièrement préoccupante. Les Nations unies estiment à plus de 20 millions le nombre de personnes menacées par l’insécurité alimentaire et à près de cinq millions le nombre d’enfants exposés à des risques de malnutrition aigüe. La pénible situation économique dans le Sahel, marquée par le taux de chômage élevé de la région ne fait que renforcer l’attrait exercé par les idéologies violentes.
Face à ce sombre tableau, celle qui a succédé à l’italien Romano Prodi, prône un renforcement de la coordination de toutes les parties prenantes dont les organisations régionales, la société civile et les ONG pour assurer le succès de la Stratégie intégrée des Nations unies pour le Sahel dont elle présentait le bilan annuel. Cette Stratégie est axée sur les trois domaines interdépendants de la gouvernance, de la sécurité et de la résilience.