L’Ethiopie, deuxième puissance démographique Africaine, prend conscience de son rôle à s’imposer dans sa région et d’entrer désormais en tête des nations puissantes du continent. Rien ne permet de le certifier d’emblée mais une forte volonté de ce pays est observée depuis quelques années. Certains chantiers comme le barrage hydroélectrique sur le Nil, lequel sera à terme le plus important du continent, dénotent une ambition de puissance et le souci de renverser un vieil équilibre régional.
Les travaux de construction du barrage ont commencé en 2011 et la fin est prévue pour l’année 2017. Ils s’inscrivent dans un vaste programme quinquennal de transformation et de croissance du pays. Baptisé Project X, cet ouvrage, avec une production électrique de 6 000 mégawatts, permettra la renaissance de cette Ethiopie fragilisée par les faims et les luttes politiques. Il ouvre la voie à un nouvel ordre géopolitique dans la région de la corne d’Afrique.
Cette ascension avait été prédite par Meles Zenawi, ancien premier ministre disparu aujourd’hui qui déclarait : « Après l’âge des ténèbres du IIe millénaire, le IIIème millénaire signera la renaissance de l’Éthiopie ».
Ce barrage, si gigantesque, est financé par une stratégie dite « d’actionnariat citoyen » mise en place à la fin de l’année 2012. Chaque citoyen employé administratif contribue donc aux travaux à hauteur d’un mois de salaire. Une stratégie qui permet à ce seul pays non colonisé de préserver encore son indépendance et de faire un véritable bond économique. Notons qu’une Ethiopie chrétienne, avec une économie florissante, satisfait la puissance américaine présente dans la région dans la lutte contre les Chebabs somaliens. Avec la fin d’une triste époque et le retour de l’Ethiopie sur la scène des puissances africaines n’est plus qu’une question de temps.