Le gouvernement du Mali et les groupes armés présents dans le nord du pays ont entamé mercredi à Alger de difficiles négociations dans l’espoir de ramener la paix et la stabilité dans le pays.
La délégation officielle de Bamako est dirigée par le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop. Des milices d’autodéfense proches du pouvoir de Bamako sont également représentées à Alger. En face, leurs interlocuteurs sont le MNLA (Mouvement national de Libération de l’Azawad) et le HCUA (Haut conseil pour l’Unité de l’Azawad) mais pas les groupes liés à Al-Qaïda, un moment allié du MNLA.
Ces négociations sont les premières à rassembler l’ensemble des parties prenantes au conflit malien depuis celles qui avaient abouti à un accord intérimaire le 18 juin 2013 à Ouagadougou au Burkina Faso. Le gouvernement malien s’est imposé comme limites à ses éventuelles concessions le respect de l’unité territoriale, de l’unité du peuple du Mali et la forme républicaine de l’Etat malien tandis que les groupes rebelles autrefois indépendantistes réclament désormais une forme d’autonomie ou un statut particulier pour le nord du Mali qu’ils appellent Azawad.Le contexte est donc plutôt favorable pour une percée des négociations. Autre signe positif de ces pourparlers, les deux parties ont procédé mardi soir à Bamako à un échange de 86 prisonniers, 45 militaires et policiers contre 41 Touaregs.
Ces négociations démarrent alors que la France vient d’annoncer un redéploiement de son dispositif militaire dans la région en mettant un terme à son opération Serval lancé le 11 janvier 2013, en la remplaçant par l’opération « Barkhane », une opération plus large et permanente de lutte contre le terrorisme dans l’ensemble de la région.