La décapitation de 21 Coptes égyptiens en Libye, il y a un peu moins de deux semaines, a fait monter de plusieurs crans la menace que représente la présence de l’Etat islamique dans ce pays. Mais malgré le sentiment d’urgence, aujourd’hui encore, les pays occidentaux et les pays africains voisins de la Libye ne parviennent pas à s’accorder sur la réponse à apporter à cette menace.
Pourtant, l’urgence est bien réelle. Dans la vidéo de la décapitation des Coptes égyptiens, un porte-parole de l’Etat islamique précise que les combattants se trouvent juste au sud de Rome, qui représente dans la pensée islamiste toute l’Europe chrétienne. En Italie, la menace est prise très au sérieux. La ministre de la Défense italienne Roberta Pinotti a annoncé que son pays était prêt à diriger en Libye une coalition pour arrêter la progression du califat de l’Etat islamique en suggérant l’envoi de 5 000 hommes sur le terrain. La France, qui n’a officiellement prévu aucune intervention, estime à 100 000 le nombre de militaires qu’il faudrait déployer en Libye pour y ramener la paix.
La situation dans ce pays n’a jamais été aussi grave. Après les frappes menées en Libye en représailles à l’assassinat de ses ressortissants, l’Egypte est devenue le plus fervent partisan d’une mobilisation internationale en faveur du gouvernement de Tobrouk reconnu par les Nations unies et du général Khalifa Haftar qui mène depuis un an une offensive militaire contre les islamistes d’Ansar al-Charia dans la ville de Benghazi pour qui le général libyen et le président égyptien ne font pas de différence avec les djihadistes de l’Etat islamique. Aux interventionnistes auxquels s’ajoutent l’Arabie saoudite ou encore les Emirats arabes unis s’opposent des pays comme le Qatar ou la Turquie qui soutiennent la coalition islamiste Fajr Libya .Quant aux voisins l’Algérie et la Tunisie, la solution à la crise libyenne ne peut être résolue que par la voie politique.