Mokhtar Belmokhtar dément l’allégeance de son groupe à l’Etat islamique

Mokhtar Belmokhtar, le chef djihadiste du groupe Al-Mourabitoune, a réaffirmé vendredi dernier l’allégeance de son mouvement à Al-Qaïda, un jour après la proclamation d’un autre dirigeant du ralliement du mouvement à l’Etat islamique. Ces déclarations contradictoires sont symptomatiques d’une sérieuse discorde dans la hiérarchie du mouvement.

Jeudi, l’agence mauritanienne Al-Akhbar, qui publie régulièrement les communiqués des djihadistes, a diffusé un enregistrement audio attribué à Adan Abou Walid Sanhraoui, un des chefs du groupe Al-Mourabitoune. Cet enregistrement annonçait qu’Al-Mourabitoune faisait « allégeance au calife des musulmans Abou Baqr al-Baghdadi », en référence au chef de l’Etat islamique. Mais dès le lendemain, la même agence Al-Akhbar diffusait un nouveau communiqué attribué cette fois-ci à Mokhtar Belmokhtar qui affirmait que la déclaration de la veille « ne respectait pas les conditions et règles de la Choura », organe centrale d’Al-Mourabitoune, et par conséquent, « n’engageait pas », le groupe « qui restait fidèle à son allégeance à Ayman al-Zarawi sur la voie du djihad ».

Ces déclarations contradictoires sont pour les spécialistes de l’agence mauritanienne Al-Akhbar la preuve de divisions au sein de la direction d’Al-Mourabitoune, suite à l’ascension au sein du groupe d’Adnan Abou Walid Sahraoui. L’agence Al-Akhbar est même allée jeudi jusqu’à affirmer qu’Adnan Abou Walid Sahraoui était désormais le nouvel « émir » (chef) d’Al-Mourabitoune.

Al-Mourabitoune est né de la fusion en 2013 des « Signataires par le sang » de Mokhtar Belmokhtar, à qui on attribue la meurtrière prise d’otages du site gazier algérien d’In Amenas, et du MUJAO (Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest), un des groupes djihadistes qui ont contrôlé le nord du Mali jusqu’au lancement de l’opération française Serval en janvier 2013. Cette organisation terroriste a notamment revendiqué le premier attentat contre des Occidentaux à Bamako, la capitale malienne, le 7 mars dernier ainsi qu’un attentat-suicide commis le 15 avril contre le contingent nigérien d’une base de la Minusma, la Mission des Nations unies au Mali.