Le gouvernement malien a annoncé dans un communiqué la mort hier lundi de dix de ses soldats suite à une attaque contre leur camp dans la région de Tombouctou, dans le nord du Mali où, malgré la présence de forces militaires nationales et étrangères, des djihadistes demeurent actifs.
Selon les autorités maliennes, c’est très tôt le lundi matin que le poste de sécurité de la Garde nationale du Mali, une composante de l’armée, de Gourma-Rharous, à environ 140 kilomètres à l’est de Tombouctou, été attaqué par des hommes armés non identifiés. Bamako a qualifié cette attaque d’acte terroriste et avance un bilan de onze gardes tués et un blessé. Si l’attaque d’hier n’a pas encore été revendiquée, tous les regards se dirigent néanmoins vers les djihadistes et ce pour plusieurs raisons. La zone de Tombouctou correspond au secteur où ils continuent à exercer leur influence. L’autre attaque particulièrement meurtrière dans la région en un mois, celle qui avait visé le 2 juillet dernier un contingent burkinabè de la Minusma, la Mission des Nations unies au Mali, au sud-ouest de la ville de Tombouctou et qui avait fait six tués dans leurs rangs, avait déjà été revendiquée par AQMI (Al-Qaïda au Maghreb Islamique). Par ailleurs, des témoins de l’attaque d’hier affirment avoir entendu les assaillants crier « Allah Akbar » (Dieu est grand).
Malgré leur déroute suite à l’intervention militaire internationale lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, les djihadistes n’ont jamais cessé d’être actifs au Mali. Pire, au fil du temps, ils ont étendu les attaques du nord du pays vers le centre au début de l’année, puis à partir de juin dans le sud, près de la frontière ivoirienne et burkinabè. Ces attaques à répétition illustrent la difficulté d’isoler les djihadistes des rebelles qui ont signé le 20 juin un accord de paix entériné par le camp gouvernemental le 15 mai et menacent ledit processus de paix.