Libye : la feuille de route précaire pour relancer la transition politique

Malgré la feuille de route que l’accord proposé par l’émissaire de l’ONU pour la Libye Bernardino Leon offre, la sortie de crise en Libye est encore loin. Le Parlement de Tripoli a formulé une demande pour rééquilibrer l’accord dans le but de ne pas voir son pouvoir réduit au sein des nouvelles institutions. Bernardino Leon fixe comme date butoir des travaux le début du mois prochain.

Après trois propositions rejetées, l’émissaire des Nations unies pour la Libye est parvenu à un consensus auquel adhèrent toutes les parties en conflit. Ce projet prévoit notamment la formation pour un an d’un gouvernement d’unité nationale et l’organisation d’élections. L’ONU s’active actuellement sur les annexes de l’accord et la recherche des noms du futur Premier ministre et de ses deux adjoints en vue de former ce gouvernement d’union nationale. Les négociations à venir s’annoncent laborieuses étant donné que, en plus des questions politiques, l’accord doit encore se pencher sur les questions financières et militaires.

Et les difficultés ne s’arrêtent pas là. Avec une circulation des armes dans le pays sans contrôle depuis le renversement de Mouammar Kadhafi en 2011, la question de l’application d’un accord de paix définitif par les groupes armés, qui n’ont pas été convoqués au dialogue par la mission de l’ONU restera posée avec acuité. De plus, l’ex-CGN, le Parlement de Tripoli n’a pas approuvé la composition des futurs organes qui risque de réduire ses pouvoirs. Le Conseil d’Etat, la seconde chambre au caractère seulement consultatif dont l’instauration est prévue dans l’accord, aura la moitié de ses membres choisis par le CGN, les autres étant nommé par consensus entre les deux parlements qui continueront de coexister.

Le Parlement de Tripoli a introduit une demande pour rééquilibrer l’accord mais les observateurs se montrent confiants sur cette nouvelle évolution. Selon eux, l’ex-CGN n’a pas intérêt à se montrer top gourmand, et par là bloquer le processus, pressé par l’urgence de mettre un terme aux nombreux affrontements à l’est du pays entre milices rivales et satisfaire la population qui souhaite que le pays soit de nouveau unifié.