De brefs combats ont opposé samedi dernier des groupes armés au sud de Kidal, le fief des rebelles touaregs de la CMA (Coordination des Mouvements de l’Azawad). Ces derniers et une milice pro-gouvernementale se sont mutuellement accusés hier dimanche d’être à l’origine de cette violation de l’accord de paix signé en juin.
Dans un communiqué, les séparatistes maliens de la CMA expliquent que les combats ont commencé quand une délégation de plusieurs d’entre eux qui se rendait à un rendez-vous avec des interlocuteurs de la Plateforme, une alliance de groupes pro-gouvernementaux, a été attaquée. Les intenses échanges de coups de feu qui s’en sont suivis ont duré jusqu’à la tombée de la nuit. Pointées du doigt par les rebelles, les milices pro-gouvernementales, en particulier la Gatia (Groupe autodéfense touareg imghad et alliés), la principale composante de la Plateforme, a démenti ces accusations. Son secrétaire général Fahad ag Almahamoud affirme au contraire que ce sont ses positions qui ont été attaquées par la CMA juste après avoir été survolées par des avions de l’opération française Barkhane. La Gatia affirme cependant n’avoir souffert d’aucune perte.
Cet incident illustre clairement à quel point la situation est encore explosive dans la région malgré les récentes avancées de la médiation pour parvenir à un accord de paix qui permettrait de mettre définitivement un terme aux multiples insurrections touaregs du nord du Mali depuis l’indépendance du pays en 1960. Le gouvernement, les milices pro-gouvernementales et la CMA ont signé l’accord d’Alger en juin dernier. Cet accord est une lueur d’espoir pour la région qui, depuis 2012, est successivement passée par une insurrection touarègue, une occupation par des islamistes armés et une intervention militaire internationale initiée par la France qui a abouti à l’actuel dispositif Barkhane.