Afrique : les médicaments de contrefaçon jusqu’à 45 fois plus rentables que la drogue

Selon l’Organisation mondiale de la santé, 30 % à 70 % des médicaments en circulation en Afrique seraient des contrefaçons, un marché parallèle 20 à 45 fois plus rentable que celui de la drogue, et qui rapporterait quelque 200 milliards d’euros par an.

Le même rapport de l’OMS affirme qu’un médicament sur 10 serait falsifié et un médicament sur deux vendus sur Internet, serait un faux. Alarmant à plus d’un titre, ce trafic est d’autant plus dangereux qu’il touche en Afrique tout particulièrement, des médicaments vitaux comme les antibiotiques, les antipaludéens, ainsi que les médicaments pour traiter la tuberculose ou le sida. Il met en péril la santé des populations démunies et cause la mort de plus de 800 000 personnes par an à travers le continent africain.

Afin de lutter contre ce fléau, une vaste campagne internationale a été lancée le 14 septembre à Paris, à l’initiative de la Fondation Chirac. Sous le slogan « le médicament de la rue tue », cette opération entend sensibiliser le grand public, tout particulièrement africain, à la dangerosité de ces produits de substitution.

En 2009, onze chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest avaient participé à Cotonou, à la réunion internationale organisée par l’institution française, en collaboration avec l’ONU, l’OMS et le gouvernement du Bénin. A cette occasion, l’ancien Président français, Jacques Chirac, avait lancé un appel à la mobilisation et la lutte contre la production et la distribution de faux médicaments.

Face à la montée en puissance de ce phénomène, certains pays africains prennent des dispositions pour sensibiliser leurs populations. En République Démocratique du Congo, les autorités sanitaires ont lancé une large campagne de mise en garde contre la circulation de faux antipaludéens sur le marché national.

Au Togo, la dernière opération d’envergure a permis la saisie cette année, de 9 tonnes de marchandise illégale. Pour sa part, la Guinée est le seul pays africain à avoir entamé le processus de ratification de la convention Medicrime, mise en place en 2011 par le Conseil de l’Europe pour combattre le trafic de faux médicaments au niveau international.