Terrorisme et migration: visite du couple Ayrault-Steinmeier au Mali et au Niger

Trois ans après l’insurrection des groupes jihadistes alliés à des mouvements séparatistes dans le Nord du Mali, la stabilisation du pays reste toujours une grande préoccupation pour l’Europe, avec la visite lundi des chefs de la diplomatie française et allemande pour une tournée qui comprend également le Niger.

Plongés dans une crise de migrants sans précédent, dont une partie provient des pays subsahariens via la Libye, les pays européens tentent de juguler ces mouvements en s’attaquant à leur cause: la menace terroriste. L’Europe considère que les flux migratoires sont principalement la conséquence de la déstabilisation jihadiste de la région.

C’est la feuille de route de Jean-Marc Ayrault, le ministre français des affaires étrangères, accompagné de son  homologue allemand Frank-Walter Steinmeier. Ayrault a tenu à lever toute équivoque sur l’engagement européen et non pas seulement franco-allemand.

 « Nous sommes venus ensemble montrer la détermination de la France et de l’Allemagne à soutenir ce processus qui est en cours (dans la région). Mais c’est aussi un message de l’Europe », a-t-il expliqué. Pour autant, le chef de la diplomatie n’est pas mécontent de montrer que la France n’est pas seule dans les sables mouvants du Sahel, et qu’elle avance avec à ses côtés l’allié allemand.

A l’agenda d’Ayrault et Steinmeier, arrivés dimanche tard dans la soirée à Bamako, des entretiens avec le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, avant de se rendre à Gao (dans le Nord du Mali) puis dans la capitale nigérienne, Niamey.

Le Niger est en effet un important couloir emprunté par les passeurs qui ramènent les migrants clandestins de l’Afrique de l’Ouest jusqu’en Libye. De là, profitant du chaos libyen, ils tentent la traversée de la méditerranée pour atteindre les côte européennes.

Les chefs de la diplomatie française et allemande prévoient aussi des rencontres avec les responsables de la mission de l’Onu au Mali, la Minusma, ainsi qu’avec ceux de la mission de formation européenne et de la force française Barkhane. L’objectif est de s’assurer du bon fonctionnement du dispositif militaire et sécuritaire mis en place pour la lutte antiterroriste dans la région.