Au Nigeria, le gouvernement doit faire face à une autre rébellion dans la région pétrolière du Sud, menée par une multitude de groupes armés, notamment les Vengeurs du delta du Niger (NDA) et la Force conjointe de libération du delta du Niger (JNDLF) qui menacent d’intensifier leurs attaques contre les installations pétrolières et d’autres cibles stratégiques à travers le pays.
A cause de ces attaques et des opérations de sabotage menées par les divers groupes dissidents, la production de brut a chuté au cours des derniers mois. Seulement 1,4 million de barils par jour sont produits actuellement, alors que les prévisions tablaient sur de 2,2 millions en 2016.
Affichant des ambitions ouvertement séparatistes, le NDA a revendiqué plusieurs attaques, alors que la JNDLF affirme disposer de missiles capables de causer de graves dégâts aux infrastructures pétrolières et stratégiques de cette région.
Dans un communiqué, la JNDLF a menacé de « faire souffrir le gouvernement et les compagnies pétrolières, tout comme ils ont fait souffrir la population de la région du delta du Niger au fil des années ».
Face à ce nouveau défi, le président Muhammadu Buhari, après avoir déployé d’importants moyens militaires dans la région du delta pour combattre la rébellion, à fait un rétropédalage et envisage de dialoguer avec les groupes rebelles.
Emmanuel Ibe Kachikwu, le secrétaire d’État pour les ressources pétrolières, a annoncé lundi la suspension de l’opération militaire lancée au cours des dernières semaines, et fait part de la volonté du gouvernement nigérian d’engager un dialogue avec les rebelles.
Pris en tenaille entre Boko Haram au Nord et la rébellion séparatiste dans le sud, le président se trouve dans une situation d’autant plus inconfortable que l’armée du Nigeria est rongée par une corruption à grande échelle.
Les forces armées nigérianes souffrent également d’un manque cruel de financement et de formation comme vient de le relever un rapport de l’International Crisis Group.