Suite à une plainte déposée par le ministère de la Communication algérien, la justice algérienne s’est prononcée en faveur de ce dernier en ordonnant le gel du rachat du groupe de presse Al Khabar par le riche industriel Issad Rebrab, une décision controversée qui relance le débat sur l’indépendance de la justice dans le pays.
S’inscrivant dans la suite d’une longue liste de jugements arbitraires, les tribunaux algériens ont encore une fois donné raison à leurs détracteurs. Dans un communiqué publié mercredi dernier, la justice algérienne a décidé de bloquer la transaction commerciale qui visait à racheter le groupe de presse algérien Al Khabar par l’industriel Issad Rebrab, l’homme le plus riche du pays.
Le jugement a provoqué un tollé, et le milliardaire algérien a accusé le gouvernement de faire obstacle à ses projets d’investissements en se servant de la justice. Une critique largement reprise par la presse algérienne qui rejoint les nombreuses accusations, tant en Algérie qu’à l’étranger, dénonçant la mainmise du gouvernement sur le pouvoir judiciaire dans le pays.
Le puissant industriel Issad Rebrab, avait dépensé près de 40 millions d’euros en avril dernier pour acquérir Al Khabar. Le groupe de presse est réputé avoir une ligne plutôt indépendant par rapport au cercle du pouvoir proche du président Abdelaziz Bouteflika, ce qui explique en grande partie la décision de la justice de bloquer cette transaction.
Pour les observateurs, ce jugement est totalement compréhensible au vu de la situation de crise politique et économique dans laquelle est plongée l’Algérie. Le pays reste en effet fortement dépendant de ses exportations d’hydrocarbures et peine à diversifier son économie.
Une conjoncture des moins confortables qui crée des tensions sociales un peu partout dans le pays et menace la stabilité même du régime. Les observateurs estiment que cette décision reflète la volonté du gouvernement d’éviter d’embraser cette situation en limitant les critiques dans la presse.