Considéré il y a encore peu comme un simple point de transit, le continent africain, et plus particulièrement l’Afrique de l’Ouest, est devenu en quelques années seulement un pôle de consommation qui s’impose au niveau mondial, un constat qui alarme la communauté internationale et qui fait craindre une expansion dangereuse des pratiques de consommation au niveau continental.
Alors que la communauté internationale a célébré dimanche la journée internationale contre l’abus et le trafic de drogues, l’ONU a décidé de saisir l’occasion pour annoncer l’installation d’un nouveau bureau à Dakar qui sera spécialement dédié à la lutte contre les drogues.
L’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC), aura ainsi pour principales missions d’appuyer et d’aider les pays de la région de l’Afrique de l’Ouest à combattre le fléau lié au trafic de drogue et les conséquences néfastes qui en découlent.
Le choix de l’ONU de baser cette institution à Dakar n’est pas fortuit puisque le trafic de drogue en Afrique est devenu un véritable problème de santé publique. Les trafiquants de drogues locaux qui se contentaient de faire passer les marchandises illicites d’Amérique du Sud vers le continent européen, se sont mis à écouler leur marchandise également en Afrique.
Les trafiquants de drogues ont en effet adopté une nouvelle stratégie pour développer leur commerce. Au lieu de payer les passeurs africains en argent liquide comme ils le faisaient auparavant, ils préfèrent désormais les rémunérer en drogues.
Les produits illicites ainsi obtenus par les passeurs sont écoulés localement auprès d’une clientèle nouvelle. Cette situation permet ainsi aux trafiquants d’économiser de l’argent liquide tout en faisant agrandir leur clientèle potentielle. Le développement économique du continent africain et l’émergence de la classe moyenne ont ainsi contribué, petit à petit, à faire du continent africain un pôle de consommation.