Alors que Madagascar célébrait dimanche sa fête nationale, un attentat à la grenade est venu perturber les festivités qui se tenaient dans un stade de la capitale, un acte terroriste qui illustre les profondes divergences qui subsistent toujours au sein de la classe politique.
Selon le dernier bilan fourni par la gendarmerie, l’attaque a fait deux morts et près d’une centaine de blessés. C’est une grenade qui est à l’origine de cette déflagration dont les causes précises n’ont pas encore été élucidées. Une enquête a toutefois été lancée pour dévoiler les circonstances exactes de cette attaque.
Madagascar avait connu le même genre d’incident en janvier 2014, lorsqu’une explosion à la grenade avait fait un mort et plusieurs blessés dans ce même stade. Ces violences aveugles qui interviennent durant des occasions bien déterminées, portent le sceau de la politique.
Le pays s’efforce d’émerger d’une longue période d’instabilité politique, débutée en 2009 lorsque le maire d’Antananarivo Andry Rajoelina avait renversé son adversaire Marc Ravalomanana.
Depuis cette date, la vie politique à Madagascar est rythmée par des violences chroniques. Les attentats à la bombe qui ont eu lieu en 2014 et dimanche dernier en sont le parfait exemple. L’actuel président malgache, Hery Rajaonarimampianina a ainsi fortement critiqué ces attaques aveugles.
« Une divergence de point de vue peut exister entre nous. Mais les actes de déstabilisation sont inadmissibles. Si le dirigeant ne nous convient pas (…) on ne peut pas tuer comme ça la population », avait-il déclaré suite à l’explosion de la grenade.
Pour les observateurs, ce nouvel acte de violence est le reflet de l’état de tension dans lequel est plongé le monde politique à Madagascar. Les discordes profondes qui subsistent entre les différents courants politiques de l’île s’illustrent par ce genre d’opérations sanglantes pour éliminer les adversaires politiques.