La mort de trois militaires français en Libye dans ce qui a été qualifié par la France d’accident d’hélicoptère, n’a fait que révéler au grand jour la présence depuis des mois de forces occidentales sur le sol libyen, dans le cadre de la lutte contre l’organisation terroriste de l’EI.
Les trois sous-officiers, membres du service action de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) effectuaient une mission de renseignement. Leur appareil aurait été touché, dimanche 17 juillet près de Benghazi, par un missile portatif tiré par des islamistes, d’après des sources libyennes.
Le gouvernement libyen d’union nationale (GNA), dans son rôle, s’est empressé de dénoncer la présence française comme étant « une violation du territoire libyen ». Le GNA qui peine à imposer son autorité sur tout le territoire libyen, a exprimé son mécontentement de la présence française en Libye sans qu’il en soit informé. Une manière de ne pas trop se démarquer des protestations de centaines de libyens.
Pourtant, conscient de la réalité de la situation, le gouvernement dirigé par le premier ministre désigné Fayez el-Sarraj, s’est dit favorable à « toute aide ou assistance offerte par les pays amis dans la guerre contre Daech, tant qu’elle intervient dans le cadre d’une demande adressée au GNA et en coordination avec le GNA ».
En fait, ce n’est pas seulement les militaires et agents de renseignement français qui sont présents en Libye, mais également les américains et les anglais.
Depuis l’exacerbation du chaos politique et sécuritaire en Libye en 2013, dans la foulée de la chute du régime de Kadhafi deux ans plus tôt, les grandes capitales occidentales s’étaient empressé d’envoyer des forces spéciales qui opèrent discrètement dans le pays.
Dans une course contre la montre, ils tentent d’abord d’empêcher que les groupes jihadistes s’emparent des champs et terminaux pétroliers, qui représentent le nerf de guerre en Libye.
Le deuxième objectif est de rétablir la stabilité dans le pays, même si les occidentaux semblent mener un double jeu entre le soutien du gouvernement d’union et l’appui militaire apporté à son rival, le général Haftar.