Deux différents mouvements rebelles ont revendiqué l’attaque armée ayant fait 17 morts mardi dans une caserne du centre du Mali, une opération qui a soulevé un débat national sur le niveau alarmant de l’insécurité qui prévaut dans le pays, alors que le gouvernement a décrété un deuil national de trois jours et rétabli l’état d’urgence.
Ansar Dine ainsi que l’Alliance Nationale pour la Sauvegarde de l’Identité Peule et la Restauration de la Justice (ANSIPRJ) ont tous deux revendiqué cette nouvelle attaque. L’opération a eu lieu à Nampala, ville située à quelques 500 kilomètres de Bamako, à la frontière avec la Mauritanie.
L’ANSIPRJ, dernier-né des mouvements armés maliens était considéré jusqu’à très récemment comme étant un groupe d’auto-défense peul, mais après cette revendication, Bamako a radicalement changé d’avis sur l’organisation.
Cet assaut armé qui s’est terminé par un bain de sang a, en effet, permis au gouvernement malien de mesurer l’ampleur de la rébellion qui s’empare du Mali, malgré la conclusion d’un accord de paix.
Selon Bamako, cette double revendication est la preuve que l’opération terroriste de mardi a été coordonnée et planifiée par les deux groupes armés, ce qui explique en partie le motif de l’attaque.
Pour certains spécialistes, la situation est tout autre. La revendication par Ansar Dine et l’ANSIPRJ révèle l’anarchie sécuritaire qui prévaut dans ces régions sahariennes. Les mouvances djihadistes et plus généralement les groupes armés, recourent de plus en plus à la violence armée afin de faire entendre leurs voix.
Par conséquent, chaque nouvelle attaque peut être expliquée comme un moyen pour se faire connaître et se positionner. Pour les observateurs, cette situation est révélatrice d’un chaos politique et sécuritaire qui trouve ses fondements dans l’insuffisance de l’accord d’Alger.
Le traité de paix, signé il y a un peu plus d’un an entre les autorités maliennes et certains groupes armés, s’est révélé inefficace sur le terrain, en ne parvenant pas à résoudre les problèmes sécuritaires, notamment dans le nord du Mali. Plusieurs communautés, à l’exemple des peuls, estiment avoir été marginalisées au détriment d’autres groupes tels que les Touareg.