Nouveau défi pour la Cour Pénale Internationale (CPI), après le retrait la semaine passée du Burundi puis de l’Afrique du Sud, la Gambie a décidé mardi de suivre leur exemple en annonçant son départ de ce tribunal international qui cristallise de plus en plus la colère des pays africains dont ils dénoncent l’acharnement exclusif contre des accusés africains.
Il s’agit d’un coup dur pour cette juridiction internationale, mais qui dénote d’un profond malaise au sein de la classe politique africaine vis-à-vis de ce tribunal international. Dans une déclaration retransmise à la télévision, le ministre gambien de l’Information Sheriff Bojang, a indiqué que son pays allait désormais entamer le processus pour se retirer de la CPI.
Cette décision est particulièrement révélatrice du contexte actuel. En effet, en l’espace de deux semaines à peine, trois pays africains ont décidé de se désengager de la CPI. Une situation alarmante pour la cour de la Haye dont plusieurs jugements ont été rendus ces derniers mois, mais exclusivement contre d’anciens respectables africains.
Dans sa déclaration télévisée, M. Bojang a expliqué la décision gambienne par le fait que les jugements qui ont été rendus depuis la création de la CPI en 2002, ont concerné exclusivement des pays africains. A ce jour, la CPI a ouvert huit procédures d’enquêtes internationales, toutes en Afrique : Ouganda, RDC, RCA, Soudan, Kenya, Libye, Mali et Côte d’Ivoire. Le tribunal controversé a mis en accusation seize personnes, toutes de nationalités africaines.
Face à ce constat, de nombreux observateurs se sont insurgés contre la focalisation de la CPI sur le continent noir. En effet, des crimes de guerres et des crimes contre l’Humanité ont été commis un peu partout sur le globe durant ces dernières décennies, mais la CPI est restée focalisée uniquement sur les dirigeants africains. Une situation qui a poussé jusque-là trois pays à se désengager de la CPI et qui fait craindre que la liste des départs ne s’allonge davantage.