Le Maroc ainsi que huit pays arabes se sont retirés mercredi du sommet Afrique/Monde Arabe de Malabo, une décision qui intervient en protestation contre la présence d’une délégation du Front Polisario, mouvement indépendantiste revendiquant le Sahara avec le soutien de l’Algérie.
Initialement destiné à consolider les relations entre pays africains et arabes, le sommet de Malabo a été marqué par le retrait du Maroc mais aussi de l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, Bahreïn, Qatar, le Sultanat d’Oman, la Jordanie, le Yémen et la Somalie.
D’après le ministre marocain des Affaires Étrangères et de la Coopération, Salahedine Mezouar, la délégation marocaine a pris cette décision pour protester « contre la présence de l’emblème d’une entité fantoche dans les salles de réunions ». Le Front Polisario avait été invité à ce sommet en dépit de l’accord de principe des parties arabe et africaine au terme duquel seuls les représentants des pays membres de l’ONU soient représentés à ce sommet. Les alliés du Maroc ont ainsi claqué la porte à cette réunion.
L’origine de cet incident a été la présence d’une délégation de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD), une entité soutenue financièrement par l’Algérie et qui revendique depuis 1975 l’indépendance des régions sahariennes du Maroc. La RASD a toujours été empêchée de siéger aux sommets Afrique/Monde Arabe.
Les trois premières éditions de ce sommet qui se sont tenues au Caire en 1977, à Syrte en Libye en 2010 et au Koweït en 2013, ont toutes été marquées par l’absence de la RASD. Un choix délibéré au vu de la non reconnaissance de cette entité au niveau international.
Ce retrait ne manquera donc pas d’affecter les relations entre le Monde Arabe et l’Afrique, surtout après le départ de poids lourds comme l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis. Un comble au vu de l’orientation que devait prendre ce sommet sur la création d’un fonds arabo-africain.