L’annonce par le ministre nigérien de l’Intérieur Mohamed Bazoum, qu’une trentaine de combattants de la secte islamiste Boko Haram avaient déposé les armes de leur propre gré, mardi dans la région de Diffa, dans le sud du Niger, a surpris les observateurs qui se posent la question de savoir si le rangs du groupe extrémiste ne sont pas en train de se fissurer.
Ces éléments sont actuellement détenus dans un centre de sécurité dans cette ville du sud du Niger. Une enquête a été lancée pour connaître les motifs exacts de cette désertion qui est la première du genre dans la guerre sanglante qui sévit dans la région du lac Tchad.
Le groupe djihadiste Boko Haram mène régulièrement des attaques terroristes dans les pays de la région, notamment au Nigeria, au Tchad, au Niger et au Cameroun. Les combattants de la secte sont d’ailleurs connus pour leur extrême sang-froid et leur rigueur dans les attentats qu’ils commettent.
Toutefois, depuis quelques mois, les rangs de Boko Haram se sont dissipés. En août dernier, l’organisation terroriste Etat Islamique (EI) à laquelle Boko Haram avait prêté allégeance, s’était opposée à la direction du groupe islamiste nigérian par Abubakar Shekau, le sanguinaire dirigeant de la secte.
Ce dernier, qui n’avait plus donné signe de vie pendant un an, avait alors refait surface dans un message audio en annonçant sa séparation avec l’EI. Les combattants de Boko Haram se sont donc retrouvés face un dilemme, suivre la décision de l’EI ou plutôt continuer à obéir aux ordres d’Abubakar Shekau.
Pour les spécialistes, il y a eu depuis cette date de grands changements dans la façon d’agir de Boko Haram, résultat probable du schisme en son sein. Même si aucune défection n’a été révélée depuis l’été dernier, de nombreux observateurs estiment que le nombre des combattants dans les rangs de Boko Haram a fortement diminué. La désertion de cette trentaine d’éléments au Niger illustre le mal qui ronge actuellement le mouvement extrémiste.