La Commission des Droits de l’Homme en Ethiopie a pointé du doigt, dans un rapport rendu public cette semaine, la responsabilité du gouvernement dans les violentes manifestations qui ont eu lieu durant l’année 2016 et qui ont fait exactement 669 morts.
Un chiffre qui illustre la brutalité des violences ayant eu lieu dans les régions d’Oromo et d’Amhara. Le rapport de la Commission ne s’est toutefois pas limité à faire endosser la responsabilité au seul gouvernement. Il a également chargé les leaders régionaux qui ont dirigé ces manifestations.
Une démarche qui vise manifestement à éviter de focaliser les accusations sur une seule partie. Le but étant d’arriver à un compromis afin que ce genre d’incident dramatique ne se reproduise plus. Ces violentes manifestations qui ont marqué l’année 2016 en Ethiopie ont, en outre, mis en exergue les profondes divisons ethniques qui subsistent dans le pays.
Les populations Oromo réclament une meilleure représentativité de leur communauté au niveau national et demandent l’arrêt des projets gouvernementaux sur leur sol. L’exécutif éthiopien avait en effet décidé de mener une série de projets d’infrastructures dans les pourtours de la capitale Addis-Abeba afin de désengorger la ville.
Mais ces programmes se sont violemment heurtés aux populations Oromo et Amhara pour qui ces décisions ne prennent pas assez en compte le facteur ethnique et social de leur communauté. Ils ont alors organisé de grandes manifestations anti-gouvernementales qui se sont soldées par la mort de centaines de personnes.