Un cameraman travaillant depuis une dizaine d’années pour Reuters, Kumerra Gemechu, a été arrêté le 24 décembre par une dizaine de policiers à son domicile d’Addis-Abeba, la capitale éthiopienne. Son téléphone, son ordinateur portable et plusieurs clés USB ont également été saisis selon sa famille, présente au moment des faits.
La police n’a donné aucun motif pour cette arrestation, a précisé l’agence Reuters, qui a ajouté que la présentation de son journaliste dès le lendemain devant un juge s’était faite en l’absence d’un avocat. A l’issue d’une très brève audience, Kumerra Gemechu a été placé en détention provisoire pour 14 jours pour laisser à la police “le temps de poursuivre son enquête”.
Contacté par RSF, le procureur général Gedion Timothewos n’a pas donné suite aux demandes d’explications exprimées par notre organisation au moment de la rédaction de ces lignes.
RSF a recensé sept arrestations arbitraires de journalistes en lien de couverture des événements du conflit dans le Tigré. La couverture a été rendue pratiquement impossible par les interdictions d’accès et la coupure des réseaux de télécommunication.
L’Ethiopie occupe la 99ème position sur 180 pays au classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2020.