Dimanche, jour anniversaire de la mort dans le nord du Mali des deux journalistes français Ghislaine Dupont et Claude Verlon, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a réaffirmé une progression de l’enquête, comme il l’avait fait quelques jours auparavant devant l’Assemblée nationale.
Le chef de la diplomatie française s’est toutefois montré avare en détails. Il s’est contenté d’évoquer des éléments en sa possession qui devraient permettre une identification et une arrestation prochaines à la fois des auteurs et des commanditaires de l’assassinat des deux journalistes. Les enquêteurs disposent de relevés d’empreintes digitales et ADN effectués sur la scène de crime qui doivent encore être confrontés avec celles de potentiels suspects.
Mais pour l’avocat de la mère de Ghislaine Dupont, le ministre fait preuve d’un trop grand optimisme alors que, même si des noms circulent sur les potentiels ravisseurs, beaucoup d’éléments parmi les plus importants sont toujours en suspens tels que les raisons et les motifs de l’enlèvement des journalistes. Une source judiciaire malienne à Bamako soutient que les avancées dans le dossier sont freinées par l’impossibilité pour les enquêteurs de se rendre pour le moment dans la région de Kidal pour mener des investigations sur le terrain.
Ghislaine Dupont et Claude Verlon, respectivement âgés de 57 et de 55 ans à leur mort, ont été capturés le 2 novembre 2013 à Kidal, dans le nord-est du Mali, en sortant du domicile d’un responsable du MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azawad) qu’ils étaient venus interviewer. Ils ont été tués par balles peu après leur enlèvement.
Les pistes sur les auteurs de l’enlèvement sont nombreuses. Selon des témoins du rapt, les hommes armés qui ont enlevé les deux envoyés spéciaux de Radio France International parlaient tamashek, la langue des Touaregs. Masi AQMI (Al-Qaïda au Maghreb Islamique) avait revendiqué le double meurtre, le justifiant par l’intervention de la France au Mali.