Le Parlement tchadien a réintroduit la peine de mort hier jeudi 30 juillet. Ce revirement, alors que le pays est la cible des islamistes de Boko Haram, intervient six mois à peine après son abolition.
La peine de mort a été ré-instituée dans le cadre d’une nouvelle loi antiterroriste adoptée à l’unanimité par le Parlement après modification par les députés. Les députés ont remplacé les « peines à perpétuité » prévues dans le texte initial pour les cas les plus graves par des « peines de mort » et les peines de huit à vingt ans de prison prévues par des « peines à perpétuité ». Ils ont également nettement durci les choix du gouvernement sur la garde-à-vue, dont la durée maximale était jusqu’alors de quarante-huit heures, en l’étendant sur une durée de « trente jours » renouvelable jusqu’à deux fois alors que l’exécutif prévoyait de faire passer cette durée maximale à quinze jours, renouvelables deux fois. Les députés tchadiens ont également décidé de répondre aux inquiétudes de l’opposition et des défenseurs des droits de l’homme qui craignaient des dérives liberticides. Ils ont dans ce sens précisé dans la définition du terrorisme que propose la loi qu’elle « exclue toute action individuelle ou collective relevant de l’expression des droits et libertés reconnus par la Constitution et les lois de la République ».
La position dure des députés tchadiens, qui ont voté hier dans la soirée à 146 voix pour, 0 contre et 0 abstention la nouvelle loi, s’explique par leur volonté de réagir contre les actes terroristes dont le pays est victime depuis juin. Ces attentats sont perpétrés par Boko Haram suite à l’engagement du Tchad dans la coalition régionale qui combat la secte nigériane.