L’Assemblée nationale tchadienne a décidé mardi de proroger de six mois, l’état d’urgence en vigueur dans la région du lac Tchad pour lutter contre les attaques de Boko Haram.
La prorogation de l’état d’urgence décrété le 9 novembre dernier, a été adoptée à l’unanimité des 130 députés. Cette décision a été approuvée par le ministre tchadien de la Sécurité publique et de l’Immigration, Ahmat Mahamat Bâchir. Le gouvernement tchadien tente ainsi d’adapter s stratégie de lutte contre la menace terroriste, sachant que la guerre contre Boko Haram ne peut être gagnée qu’avec le temps.
Les autorités du pays n’ont pas manqué de mettre en avant les succès obtenus grâce aux efforts accomplis par les forces armées et les populations locales pour neutraliser la secte terroriste. Les attaques menées par Boko Haram au Tchad ont nettement diminué depuis plusieurs mois.
Depuis 2015, la force régionale constituée des armées des quatre pays riverains du lac Tchad a réussi à réduire nettement les activités militaires de Boko Haram.
Le porte-parole de l’armée nigériane a annoncé des opérations de nettoyage, des raids et des patrouilles qui ont entraîné la mort de nombreux terroristes présumés, ou leurs arrestations et permis de sauver des personnes et de récupérer des armes et des munitions. Une offensive d’envergure a été annoncée par l’état-major de la FMM (Force mixte multinationale) dans les prochaines semaines afin d’éliminer définitivement le groupe terroriste.
Mais en attendant, Boko Haram conserve encore une capacité de nuisance. En janvier 2016, deux attentats-suicide avaient tué trois personnes et blessé 56 autres à Guité et Miterine, deux localités de la région du lac Tchad. Boko Haram n’hésite pas à utiliser des femmes et des enfants pour mener ses attentats-suicides, des moyens qui ont contraint les autorités tchadiennes à interdire le port du voile intégral sur l’ensemble de son territoire, ce vêtement pouvant servir à dissimuler des ceintures d’explosifs.