Après le sommet organisé la semaine dernière au Caire entre différentes parties du conflit libyen, les pays riverains ont entamé dimanche à Tunis, un débat qui se poursuivra lundi pour tenter de sortir la Libye du dangereux enlisement qui se poursuit depuis six ans.
Les ministres des Affaires Etrangères d’Egypte, d’Algérie et de Tunisie tentent en effet de « coordonner les pourparlers menés par les trois pays » riverains de la Libye afin de rassembler autour d’une même table les différentes parties du conflit libyen.
Cette réunion devait à la base se tenir le 1er mars prochain, mais au vu de la situation sécuritaire chaotique qui ONU prévaut en Libye, les chefs de la diplomatie des trois pays ont préféré précipiter leur agenda. Car, en l’espace de quelques semaines, la situation en Libye s’est fortement détériorée.
Les espoirs de reprise des négociations ont subi plusieurs revers cinglants. L’et son nouveau secrétaire général Antonio Gutteres avaient misé sur la personne du palestinien Salam Fayyad pour remplacer l’émissaire de l’ONU en Libye, Martin Kobler. Mais cette volonté a été rapidement avortée par un veto des Etats Unis.
Afin de contourner ce blocage, l’Algérie et la Tunisie ont alors entamé des rencontres avec les principaux dirigeants des partis politiques et des milices d’obédiences islamiques rivales en Libye.
Rached Ghannouchi, le chef du parti tunisien Ennahda, proche des Frères Musulmans a ainsi multiplié les contacts, ces dernières semaines avec les responsables conservateurs libyens, pour qu’ils acceptent de s’asseoir à la même table que le maréchal Khalifa Haftar.
Ce dernier s’est en effet imposé comme un interlocuteur incontournable dans la crise libyenne. Ses victoires successives, particulièrement contre les combattants de l’organisation terroriste autoproclamée Etat Islamique, ont fait de lui un personnage clé dans les négociations de paix en Libye.