Le Mouvement du 5 juin–Rassemblement des Froces Patriotiques (M5-RFP) a annoncé dimanche dans une déclaration, qu’il «se démarque du document produit (la charte de la transition) qui ne reflète pas les points de vue et les décisions du peule malien».
Pour le collectif d’opposants politiques, d’activistes de la société civile et de religieux dont les nombreux rassemblements à la Place de l’indépendance de Bamako ont précipité le renversement par l’armée du président Ibrahim Boubacar Keïta, le document final lu lors de la cérémonie de clôture des journées de la concertation nationale, n’était pas conforme aux délibérations issues des travaux des différents groupes.
Le M5-RFP souligne notamment que « la reconnaissance de son rôle et des martyrs dans la lutte du peuple malien pour le changement, le choix majoritaire d’une transition dirigée par une personnalité civile et le choix d’un Premier ministre civil » ne figurent pas parmi les points essentiels inscrits dans ladite charte de la transition.
Il condamne également la non-prise en compte de nombreux points qui n’avaient fait l’objet ni de rejet ni même de réserve dans aucun groupe de discussions tels que les Assises nationales, l’organe de gestion du mécanisme de veille sur la transition et la Cour constitutionnelle, ainsi que des « intimidations » contre ses membres.
Le comité stratégique du M5-RFP dénonce enfin des rajouts à la charte qui n’ont jamais été soumis à débats relatifs aux prérogatives du vice-président de la transition, à la composition et au mode de désignation des membres du collège devant choisir le président de la transition et à l’acte fixant la clé de répartition entre les composantes du Conseil national de la transition.
La charte de la transition a été rendue publique samedi, à l’issue de trois jours de concertations nationales au Centre International de Conférences de Bamako (CICB). Elle fixe à dix-huit mois, la durée de la transition politique et permet au CNSP de former un comité chargé de choisir «un président civil ou militaire» pour mener la transition.
La Communauté des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), qui a prononcé des sanctions contre Bamako au lendemain du putsch, exige elle aussi, deux personnalités civiles aux postes de président et de Premier ministre pour conduire la transition.