Les dissensions entre le Maroc et l’Algérie ont atteint une ampleur politique telle que seule une action d’envergure semble même à d’enrayer le « ventilateur de mauvaises nouvelles maghrébin ».
En effet, si le Maroc entretient les soupçons d’hégémonisme prêtés à son voisin ombrageux, l’Algérie, quand à elle, refuse tout plan de règlement du Sahara Occidental qui n’inclue pas l’option de l’indépendance.
En effet, si le Maroc entretient les soupçons d’hégémonisme prêtés à son voisin ombrageux, l’Algérie, quand à elle, refuse tout plan de règlement du Sahara Occidental qui n’inclue pas l’option de l’indépendance.
Plus récemment, le refus du gouvernement algérien de répondre favorablement à l’appel du Maroc pour l’ouverture des frontières terrestres communes prouve que l’abîme s’est creusé un peu plus. Pourtant, le message, empreint de subtilité « makhzénienne » était clair : ne voulant se mettre en première ligne, Mohamed VI envoie son plus proche collaborateur, le ministre des affaires étrangères Taieb El Fassi Fihri au charbon, lui enjoignant de publier un communiqué officiel dans lequel il demande la réouverture des frontières.
Serpent de mer dans l’histoire trouble des deux pays, la réouverture des frontières comporte néanmoins une charge politique et un enjeu stratégique. Pour le Royaume Chérifien, il existe une nécessité économique prégnante, la région du Nord-Est du Pays (Oujda et ses environs) faisant régulièrement l’objet de visites royales, comme autant de « massages cardiaques » d’une région que le monarque sait exsangue. En effet, c’est grâce aux échanges avec l’Algérie que cette zone vivait, et les échoppes autrefois florissantes ont laissé la place à une succession de rideaux baissés.
Pour l’Algérie, le dossier est également crucial, car il permettrait de « désolidariser »-du moins aux yeux de l’opinion publique internationale- l’épineux dossier sahraoui de la politique de promotion de l’Union du Maghreb Arabe, et d’ouvrir quelques chantiers économiques avec son voisin, qui connaît depuis 2002 un boom économique incontestable, avec néanmoins un climat social tendu.
Cependant, au-delà de ces considérations objectives, qui devraient pousser les deux pays à être « condamnés à s’entendre », c’est une véritable guerre d’influence qui se joue, avec pour acteurs principaux le jeune monarque marocain et le vieux renard Algérien. Pourtant, des signes de réchauffement étaient apparus lors du sommet d’Alger en 2005, les deux chefs d’Etats ayant fait assaut d’amabilités, avant que les vieux réflexes ne reprennent le dessus, quelques mois plus tard, à l’occasion d’une lettre adressée par Bouteflika au Président de la RASD, Mohamed Abdelaziz. En fait, c’est surtout une querelle de style : Mohamed VI n’aime pas les médias et les journalistes, et aura donné trois ou quatre interviews en 8 ans de règne. Mettez une caméra en face de Bouteflika et son œil frétille, ses épaules se redressent, et il se met en recherche de la formule, du bon mot, de ce qu’il voudra que les journalistes retiennent et qui fera la une des quotidiens. Volontairement provocateur, le Président Algérien n’hésitera pas à aller plus loin que sa pensée, sachant qu’il faut demander beaucoup pour obtenir peu. Mohamed VI, quand à lui, cultive sa rareté médiatique, et focalise ses sorties sur les grands projets sociaux qu’il supervise personnellement, avec un culte du détail hérité de son père, le roi Hassan. En privé cependant, le roi marocain est prolixe et détendu, et il lui arrive de tester ses idées, ses projets auprès d’un cercle d’amis restreint et fidèle. Tout semble donc opposer ces deux dirigeants, l’un est joggeur, l’autre promeneur, Bouteflika disant détester le sport et Mohamed VI en pratiquant plusieurs. Pourtant, une passion commune constitue peut-être une lueur d’espoir pour cette intégration maghrébine que les populations appellent de leur vœux : un gout commun pour la lecture et, notamment les livres d’histoire.
Peut être que ces derniers leur donneront l’idée d’en écrire une page supplémentair
Serpent de mer dans l’histoire trouble des deux pays, la réouverture des frontières comporte néanmoins une charge politique et un enjeu stratégique. Pour le Royaume Chérifien, il existe une nécessité économique prégnante, la région du Nord-Est du Pays (Oujda et ses environs) faisant régulièrement l’objet de visites royales, comme autant de « massages cardiaques » d’une région que le monarque sait exsangue. En effet, c’est grâce aux échanges avec l’Algérie que cette zone vivait, et les échoppes autrefois florissantes ont laissé la place à une succession de rideaux baissés.
Pour l’Algérie, le dossier est également crucial, car il permettrait de « désolidariser »-du moins aux yeux de l’opinion publique internationale- l’épineux dossier sahraoui de la politique de promotion de l’Union du Maghreb Arabe, et d’ouvrir quelques chantiers économiques avec son voisin, qui connaît depuis 2002 un boom économique incontestable, avec néanmoins un climat social tendu.
Cependant, au-delà de ces considérations objectives, qui devraient pousser les deux pays à être « condamnés à s’entendre », c’est une véritable guerre d’influence qui se joue, avec pour acteurs principaux le jeune monarque marocain et le vieux renard Algérien. Pourtant, des signes de réchauffement étaient apparus lors du sommet d’Alger en 2005, les deux chefs d’Etats ayant fait assaut d’amabilités, avant que les vieux réflexes ne reprennent le dessus, quelques mois plus tard, à l’occasion d’une lettre adressée par Bouteflika au Président de la RASD, Mohamed Abdelaziz. En fait, c’est surtout une querelle de style : Mohamed VI n’aime pas les médias et les journalistes, et aura donné trois ou quatre interviews en 8 ans de règne. Mettez une caméra en face de Bouteflika et son œil frétille, ses épaules se redressent, et il se met en recherche de la formule, du bon mot, de ce qu’il voudra que les journalistes retiennent et qui fera la une des quotidiens. Volontairement provocateur, le Président Algérien n’hésitera pas à aller plus loin que sa pensée, sachant qu’il faut demander beaucoup pour obtenir peu. Mohamed VI, quand à lui, cultive sa rareté médiatique, et focalise ses sorties sur les grands projets sociaux qu’il supervise personnellement, avec un culte du détail hérité de son père, le roi Hassan. En privé cependant, le roi marocain est prolixe et détendu, et il lui arrive de tester ses idées, ses projets auprès d’un cercle d’amis restreint et fidèle. Tout semble donc opposer ces deux dirigeants, l’un est joggeur, l’autre promeneur, Bouteflika disant détester le sport et Mohamed VI en pratiquant plusieurs. Pourtant, une passion commune constitue peut-être une lueur d’espoir pour cette intégration maghrébine que les populations appellent de leur vœux : un gout commun pour la lecture et, notamment les livres d’histoire.
Peut être que ces derniers leur donneront l’idée d’en écrire une page supplémentair