Le mouvement touareg en voie de radicalisation : la piste du narcotrafic

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Suite à l’attaque qui a coûté la vie à 27 personnes, dont dix soldats, et blessé 31 victimes civiles dans le nord-est du Mali, il apparaît que l’escalade vers la violence du mouvement touareg semble inéluctable. En effet, ces actes d’une rare violence,

sur fond de revendications éclatées entre le mouvement de Ag Bahanga et d’autres chefs rebelles, seraient en fait des représailles suite à la mort du leader touareg Barka Cheikh, retrouvé mort en avril. Chose curieuse, les mouvements rebelles n’auraient jamais cessé de négocier avec l’état malien, sur fond de médiations discrètes des pays voisins. En 2006, une première sortie de crise semblait pointer le bout de son nez lorsqu’un accord avait été signé, mais une intensification d’attaques contre des positions militaires maliennes depuis l’automne 2007 vient mettre en péril un équilibre fragile. Ajouté à cela, la cohorte de faux « négociateurs » qui viennent polluer les tractations entre l’état central et les troupes rebelles, donc les revendications n’ont jamais été complètement clarifié. En effet, le 20 Septembre 2007, il semblait qu’une certaine clarification du message Touareg allait survenir après l’apparition sur Internet d’une « République Touareg Tumoujgha », suivie par des rumeurs de la constitution d’un gouvernement touareg en exil dans une capitale européenne. Or, ni la source de cette République virtuelle, ni son gouvernement en exil n’ont émergé, laissant planer un flou sur les motivations réelles de ce mouvement. Néanmoins, un début de réponse commence à voir le jour avec l’augmentation croissante du trafic empruntant les routes sahéliennes contrôlées par les touaregs. Selon plusieurs services de renseignements de la région, une alliance objective se serait construite entre plusieurs chefs rebelles et un cartel colombien qui opère entre Medellin et la Guinée Bissau. Ce cartel, qui vise les marchés « émergents » de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie, préfèrerait emprunter les voies Sahéliennes, que le mouvement Touareg connaît bien et emprunte régulièrement, plutôt que les voies maritimes « traditionnelles », qui se heurtent au programme de lutte contre l’immigration clandestine mis en place par le Maroc, la Mauritanie et le Sénégal. Les mouvements rebelles, qui perçoivent une « dîme » sur chaque cargaison acheminé, a ainsi pu mettre à niveau son arsenal léger, accroissant ainsi son champ d’opération, et professionnalisant son réseau de télécommunication. Il compte pour cela sur la diaspora touarègue,  qui lui permet d’acquérir une partie du matériel pour « professionnaliser » ses techniques de guérilla.