Algérie : Pourquoi Boukadoum court dans tous les sens à la veille du Sommet  de l’UA

A quelques jours du sommet africain d’Addis-Abeba, le régime algérien du général Saïd Changriha se démène comme il peut pour tenter d’inverser l’inexorable érosion de la position du polisario, une situation qui pousse le pouvoir à faire des mains et des pieds en dépêchant son ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, dans plusieurs capitales africaines, où la question du Sahara est en tête de son agenda. 

Le compte Twitter de Boukadoum tourne à plein régime depuis plusieurs jours, faisant état des périples africains du chef de la diplomatie algérienne, aussi bien que de ses entretiens téléphoniques. 

L’objectif pour lui est d’éviter toute tentative des alliés du Maroc de suspendre des rangs de l’Union africaine, la rasd, la république du Sahara autoproclamée par le Polisario avec le soutien agissant et intéressé de l’Algérie.

Ainsi, à l’issue d’une tournée en Afrique du sud, Lesotho, Angola et au Kenya, Boukadoum a mis le cap, les 25 et 26 janvier, sur la République démocratique du Congo. Pour lui, il s’agit d’approcher le président Tshisekedi, qui assurera dans quelques jours la présidence de l’UA pour une année. 

Peine perdue pour Boukadoum, la RDC a réaffirmé son soutien ferme à la souveraineté du Maroc sur le Sahara et lui a même rappelé l’ouverture, le 19 décembre 2020, d’un consulat de la RDC à Dakhla. 

Non satisfait de ses pérégrinations africaines, Boukadoum est allé  chercher du soutien auprès de Stef Blok, son homologue des Pays-Bas, avec lequel il a évoqué au téléphone les questions se rapportant à « la Libye, le Sahara occidental, le Mali et le Sahel», a-t-il tenu à faire savoir sur son compte Twitter. 

Toute cette agitation montre une chose selon des experts européens, que la position du régime algérien n’a jamais été aussi fragile sur la question du Sahara et que la junte du général Saïd Changriha utilise tous les moyens possibles, y compris la situation en Kabylie ou encore le Hirak, pour détourner l’attention du peuple algérien de la grave situation économique et de la crise alimentaire dans le pays, qui est proche de la faillite, malgré les ressources en pétrole et en gaz.