L’armée soudanaise dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane a qualifié jeudi de « tournant dangereux » le déploiement dans les villes des paramilitaires du général Mohamed Hamdane Daglo.
Ces derniers jours, alors que civils et communauté internationale étaient forcés d’accepter un nouveau report de la signature d’un accord politique censé sortir le pays de l’impasse –à cause des divergences entre les deux hommes–, de nombreux observateurs ont fait état de l’arrivée de blindés et d’hommes dans plusieurs villes, dont Khartoum.
Jeudi, l’armée a confirmé « une mobilisation et un déploiement dans la capitale et dans d’autres villes sur ordre du commandement des Forces de soutien rapide (FSR) », les très redoutés ex-miliciens du Darfour sous les ordres du général Daglo, dit « Hemedti ».
Ces mouvements ont été ordonnés « sans l’approbation ni la moindre coordination avec le commandement des forces armées », accuse-t-elle, disant « tirer la sonnette d’alarme » face à « un tournant dangereux et historique », selon un communiqué du porte parole de l’armée soudanaise.
Ce déploiement « augmente les risques en matière de sécurité », souligne le communiqué en réponse aux FSR qui assuraient plus tôt « se déployer pour maintenir la sécurité et la stabilité » en complète coordination avec l’armée.
Par ailleurs, des affrontements entre tribus arabes et non-arabes au Darfour, dans l’ouest du Soudan, frontalier du Tchad et de la Centrafrique, ont fait au moins 24 morts et des milliers de déplacés ces derniers jours, d’après Mohammed Hussein Timane, membre du conseil communal de Foro Baranga, une localité de l’Etat du Darfour-Ouest, à 185 km du chef-lieu, El-Geneina.
L’ONU a recensé 50 maisons incendiées à Foro Baranga et « environ 4.000 familles, soit 20.000 personnes, déplacées ».