Malgré le retour du Programme alimentaire mondial de l’ONU (PAM) après la suspension de ses activités au Soudan, décidée le 16 avril pour des mesures sécuritaires, la situation humanitaire reste incertaine.
« Le PAM reprend rapidement ses programmes pour fournir l’aide vitale dont beaucoup ont désespérément besoin en ce moment », a fait savoir, dans un tweet, la directrice de l’organisation onusienne, Cindy McCain.
Plusieurs organisations onusiennes ont alerté sur la dégradation de la situation de la population civile au Soudan, sur fond d’affrontements entre l’armée soudanaise et les paramilitaires de la RSF, « qui ont plongé la population civile dans la peur, la privation, le traumatisme et la souffrance, la situation des droits de l’homme au Soudan continue de se détériorer de manière dramatique », selon un précédent communiqué du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme.
Près de huit millions de personnes au Soudan du Sud, soit les deux tiers de la population, sont menacées d’insécurité alimentaire et de famine, a averti récemment un rapport onusien émanant de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), du Programme alimentaire mondial (PAM) et du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).
Les affrontements entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane et son second le général Mohamed Hamdane Daglo, chef des forces d’appui rapide (FSR) se poursuivent dans plusieurs villes et régions du Soudan.
La majorité des pays ont presque achevé le retrait de la majorité de leurs ressortissants.
Plus de 330.000 personnes, soudanais et réfugiés venus d’autres pays d’Afrique, ont été déplacées et 100.000 sont parties vers les pays voisins, selon l’ONU qui s’attend à huit fois plus de réfugiés si la guerre continue.
Les deux hommes avaient fait front commun pour évincer les civils avec lesquels ils partageaient le pouvoir depuis la chute du dictateur Omar el-Béchir en 2019, lors du putsch de 2021. Mais des divergences sont ensuite apparues et le conflit entre les deux s’est intensifié quand ils ne sont pas parvenus à s’entendre sur l’intégration des FSR dans l’armée, avant de se transformer en lutte armée.
Le groupe paramilitaire russe Wagner est suspecté d’apporter un soutien aux Forces de soutien rapide (FSR) du général Hemedti dans le conflit qui oppose les FSR à l’armée soudanaise depuis le 15 avril.
Les FSR ont accusé l’armée soudanaise de s’être liée à «des forces étrangères» selon un communiqué.
Le groupe de mercenaires russes Wagner aurait fourni du matériel militaire aux Forces de soutien rapide au Soudan (FSR), y compris des missiles sol-air afin d’aider ces dernières à vaincre rapidement l’armée régulière dans le conflit qui les oppose au Soudan depuis le 15 avril. Avant même le début officiel du conflit.
Deux avions militaires russes Ilyushin76 auraient quitté la base aérienne libyenne d’al-Joufra dans le sud, sous contrôle du maréchal Haftar et systématiquement utilisée par les Wagner. Ces appareils auraient fait plusieurs rotations dans la région entre le 13 et le 18 avril au moins.
Des sites spécialisés en suivi aérien ont noté, depuis le 13 avril, des mouvements inhabituels de deux avions entre la Libye, la Syrie et le Soudan où ils auraient transporté des armes. Et aussi des mercenaires syriens, selon Le Caire.
Par ailleurs le contrôle satellite des mouvements de l’aviation a permis à des organisations qui s’appuient sur des sources libres comme le site Grijon basé aux Pays-Bas et qui suit l’activité en Afrique et au Moyen-Orient, de retracer les mouvements des avions russes utilisé par Wagner.