Somalie: La SSC a pris une importante base de l’armée du Somaliland

La milice SSC (Sool, Sanaag et Ayan), fidèle au gouvernement somalien, a annoncé vendredi avoir pris une base importante de l’armée du Somaliland dans le sud de cette république autoproclamée, près de la ville de Las Anod, théâtre de combats depuis plus de six mois.

Les affrontements qui ont éclaté autour de cette ville le 6 février ont fait des centaines de morts. Ils opposent les combattants d’une milice clanique, connue sous le nom de SSC, aux forces du Somaliland, région séparatiste de Somalie qui a proclamé son indépendance en 1991 mais n’est pas reconnue par la communauté internationale.

Les combattants SSC se sont emparés de la base militaire de Goojacade, une des plus importantes de la région située à une dizaine de kilomètres de Las Anod, après « une attaque majeure » lancée vendredi matin.

« Il y a des victimes des deux côtés », a indiqué Abdiqani Mohamed, ajoutant que des armes avaient également été saisies et des soldats capturés.

Un autre commandant des SSC, Abdullahi Muhidin, a précisé qu’outre la base de Goojacade, les miliciens « ont aussi pris contrôle du poste militaire avancé de Maraaga et de plusieurs checkpoints ».

L’armée somalienne, appuyée par des milices locales pro-somaliennes, a repris la ville d’El Bur, un bastion des islamistes radicaux shebab dans le centre du pays, a-t-on appris vendredi auprès de responsables militaires et d’habitants.

Située à environ 400 kilomètres au nord de la capitale Mogadiscio, El Bur était depuis 2017 sous le contrôle des combattants du groupe affilié à al-Qaïda, qui combat depuis plus de quinze ans le gouvernement somalien pour instaurer la loi islamique dans ce pays de la Corne de l’Afrique.

« L’armée somalienne et les milices communautaires locales sont entrées à El Bur cet après-midi (vendredi) sans aucune confrontation. Les milices terroristes ont pris la fuite après avoir eu des informations sur l’armée qui approchait de la ville », a déclaré Mohamed Hassan, chef d’une milice locale en charge de l’offensive.

L’armée somalienne, soutenue par des combattants de milices claniques appelés « macawisley » ainsi que par la force de l’Union africaine  et des frappes aériennes américaines, mène depuis un an une offensive pour tenter de mettre fin à l’insurrection islamiste qui ensanglante le pays depuis 2007.

Ces combats ont tué au moins 210 civils et en ont blessé 680, avait affirmé le maire de Las Anod le 2 mars.

Le 16 février, le bureau local de l’agence humanitaire de l’ONU (Ocha) avait déclaré que plus de 185.000 personnes avaient fui les violences.

Le président de la région séparatiste somalienne du Somaliland, Muse Bihi Abdi, lors d’une conférence de presse dans la capitale Hargeisa, avec à ses côtés le candidat de l’opposition à la présidentielle de 2024, Abdirahman Iro, a promis « de prendre sa revanche » contre cette milice locale.

La prise vendredi de plusieurs installations militaires somalilandaises fait craindre une nouvelle escalade meurtrière autour de la ville de Las Anod, théâtre en février de combats ayant fait des centaines de morts.